Simon du Désert



Petit essai sacrifié

 

 




Simon, le sable du désert te brûle
Debout depuis des siècles
Tu regardes ailleurs et t'y plais
Ton exploit tout luisant de magnificence
La certitude de ta singularité offerte
Au Dieu tien qui te berce
Premier et seul
La souffrance, la souffrance !
 Impossible de s’offrir à lui plus parfaitement que toi
Incommensurabilité du sacrifice
Adorable de l’exceptionnel
C’est là que tu cherches, jour après jour, le lieu de sa préférence
Tu payes d’un prix si délicat cette volonté qu’il t’y voie
T’y reconnaisse
Plus haut, plus seul
Plus fort et plus léger
 Cloué sur un pied pour atteindre à l’empire
Sous l’humilité de ton choix ruisselle l’or de la jouissance
Simon, le désert applaudit nuit et jour à ta splendeur
Tu fermes les yeux d’enthousiasme
C’est ainsi que Dieu te veut
Il t'a choisi pour l'incontinence de ton zèle
Fils de rien
Qui saura se donner plus que toi ?
Le plus, le plus, Simon, c'est là que gît l'orgueil
Foulé par ton pied nu
Ton corps dévasté pend devant la toile tendue de sa corruption
Le sais-tu ?
De partout ton pied nu se balance, outrecuidant et silencieux
L’ascèse a crevé chacun des yeux que tu voulais lever vers lui
Tu te restes seul à toi-même
Tes pieds vains gangrenés pour rien
Juste pour toi et ce que tu n’es pas. 







 



Août 2010


Hommage à Buñuel